Nous, membres du Pôle Jeunes de la Convention, prenons conscience des conséquences d'un tel projet de loi relatif à l’immigration.
La liberté et l'égalité ne sont rien sans la fraternité. Alors même que nous devrions, plus que jamais, être solidaires et unis sur les valeurs qui sont au fondement de la République française, les voici bafouées par le projet de loi relatif au contrôle de l'immigration, à l'amélioration de l'intégration. Comment comprendre que c’est au sein du pays des droits de l'Homme que les droits humains sont reniés. L'adoption de ce projet de loi symbolise que le pays des Lumières a cédé à la politique de la peur, au bénéfice du repli sur soi et de la méfiance de l'autre.
Parce que nous sommes particulièrement sensibles aux défis auxquels sont confrontés la jeunesse et les étudiants, nous n'oublions pas que les étudiants étrangers contribuent au renforcement des liens économiques et culturels entre la France et ses partenaires internationaux.
Nous n'oublions pas non plus que ce texte est en totale contradiction avec les objectifs du Gouvernement et du plan « Bienvenue en France », qui prévoyait l’accueil de 500.000 étudiants étrangers par an à l’horizon de 2027. Ne compromettons pas l'avenir de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de notre pays.
Le compromis ne sera jamais la compromission. Le cynisme a été mis au service d'une stratégie politique qui devrait indigner chaque républicain et chaque démocrate de ce pays. Le point de non-retour a été atteint lorsque le Rassemblement National salue une “victoire idéologique”. L'extrême droite n’aura pas eu à gagner une élection pour faire voter sa loi.
En 2022, les Français ont voté pour faire barrage à l'extrême-droite, mais force est de constater que ce vote a obligé Emmanuel Macron à tout sauf à respecter celles et ceux qui, du bout des doigts, ont voté pour faire barrage aux idées rances de l'extrême droite, aujourd'hui fièrement défendues par le Gouvernement. Les paroles de Sénèque résonnent tout particulièrement aujourd'hui : « Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va. »
Le courage politique voudrait que le président de la République ne promulgue pas cette loi et relève ce genou posé à terre face à la politique de l'extrême-droite.
Nous ne pouvons rester silencieux face au report de responsabilité de l'Assemblée nationale et du gouvernement sur le Conseil constitutionnel, garant de nos libertés, dont l’avis sera très attendu, puisqu’il sera sans nul doute saisi.
Les co-référents Lucie FOURNEL, Baptiste MÉNARD et l'ensemble des membres du Pôle Jeunes de La Convention