Il est temps de renouer.

La France est aujourd’hui traversée par le doute, la colère et même le renoncement. La politique s’est perdue, abîmée dans des querelles dérisoires, des ambitions sans horizon et des mandats trahis.

Face à cette réalité, ce n’est pas d’éclats éphémères, encore moins de rupture pour la rupture, dont nous avons besoin. Il nous faut, au contraire, renouer — renouer patiemment, humblement, ardemment — avec ce que nous sommes comme Nation.

La gauche a longtemps été porteuse de cette espérance. Mais ceux qui prétendent aujourd’hui la dominer ont rompu les fils de son histoire. Ils n’assument plus désormais l’esprit de responsabilité sans lequel on ne peut prétendre gouverner une grande Nation.

Or, sans boussole, sans projet clair, la gauche oscillera entre la rupture-posture et les alliances par opportunisme. Beaucoup d’élus et de militants sincères se sentent pris au piège de calculs d’appareils qui dénaturent leur engagement. Ils espèrent que, par le courage et la liberté de choix clairs, nous renouerons avec une grande ambition pour la France.

Renouer, c’est reprendre avec soin le fil défait de notre histoire commune. Renouer avec la solidarité, croire à nouveau que la volonté peut infléchir le cours des choses, c’est redonner à chacun confiance en son avenir.

Renouer avec notre grande promesse républicaine, c’est se placer au seul service des Français et leur offrir un avenir possible par l’école, pour la liberté, l’égalité et la fraternité.

Renouer avec la responsabilité, c’est assumer notre engagement européen et agir face à l’urgence climatique pour préserver la vie sur la planète, pour les générations futures.

Renouer avec un universalisme généreux et ouvert, c’est refuser les replis identitaires, les solutions autoritaires et brutales qui prétendent répondre au désordre du monde.

Renouer pour raviver l’espérance, chasser le poison du fatalisme et reconstruire ensemble une France lucide, confiante et digne de son histoire.

Renouer pour redevenir nous-mêmes, pour faire revivre notre idéal commun. Voilà ce que nous devons faire tous ensemble pour rassembler les Français, et commencer, sans relâche, sans faiblir, avec l’humilité du doute et la volonté de l’engagement, le combat pour les droits, la justice, plus de paix et l’universalisme.

Renouer avec ce que nous sommes, plutôt que rompre avec tous nos principes : voilà ce que je vous propose.

Si vous croyez, comme nous, que la gauche peut encore être utile au pays, et que cette utilité exige clarté, cohérence, courage, alors rejoignez la Convention — et renouons tous ensemble avec l’espérance.